Une civilisation amnésique

Je m’interromps dans la réalisation de la page 18 (sur la fin) juste pour gloser un peu sur le propos de mon titre. J’écoutais une émission de radio où encore une fois il était question de l’émergence des religions, notamment dans l’antiquité, avec un auditeur qui texto disait « la religion de Gaia ». Et ça m’a fait boule de neige, pensée toujours arborescente qui est à la fois un piège (dispersion) et un bonheur (profondeur), me rappelant de mes recherches lors de la création du lore des Cycles d’Ouranos.

Me penchant sur le cas de la déesse primordiale, à force de lecture, je suis tombé presque par hasard sur le sens du mot « aea ». Un mot dont j’ai cherché longtemps la signification, le sens, avant de découvrir qu’il avait le sens de « terre ». Un sens générique. Je regrette tous les jours le niveau déplorable de ma connaissance en grec ancien, car il y a dans ce langage, dans les textes antiques, des choses ambiguës qui sont dévoyées (involontairement) par les traductions. Et donc, découvrant enfin le sens de ce mot qui m’obsédait par son aspect palindromique (je néologise rapido) et surtout car c’est ainsi qu’était nommé l’île de la fameuse Circé (Kirké dans les CdO), je me dis que Gaia qui s’écrit aussi Gaea, signifie la terre G. Raisonnement facile, ludique, opportuniste, certainement profane et outrancier, mais m’amenant à un vertige de mystères.

Je ne sais pas ce qui se cache derrière Gaea, et même si d’éminents historiens et autres archéologues ont dû creuser la question, la vérité c’est qu’il faut admettre que nous vivons dans une civilisation amnésique. Je n’ai pas la prétention de démonter ou contredire les versions officielles, la narration, l’histoire, qui nous est faite de l’Histoire avec sa majuscule grandiose. Mais à l’évidence, nous ne sommes pas capable d’envisager le passé car nous ne pouvons le raisonner que par le prisme de notre vision culturelle, de notre formalisme intellectuel… un brin dogmatique par ailleurs. Je pense que je ne saurai jamais l’origine de Gaea, à moins qu’une source miraculeuse (c’est une image, je n’ai pas soif) délivre sa révélation, mais de tous ces mystères je puise encore une inspiration qui m’encourage chaque jour à poursuivre ce projet. Je regrette que les grandes bibliothèques au fil du temps aient été consumées par le feu ou l’oubli, et je regrette aussi le dogmatisme un peu névrotique que je constate quand je fais mes recherches. Est-il si compliqué, si difficile, d’avouer que très souvent, simplement, on ne sait pas ? Je suis toujours troublé quand on fait d’un témoignage une vérité… sur un peu tous les sujets par ailleurs.

Et donc pour conclure, la vidéo hier de Julie Couvreur sur les fameuses pyramides d’Egypte. Pas de complot ici, pas de spéculations, juste des faits, encore des faits, qui dessinent une autre vérité. Personnellement, je ne sais pas, car comme le chantait Jean Gabin, la seule chose que je sais c’est que je ne sais pas (Socrate l’aura plagié à l’évidence). C’est quand même quelque chose ces pyramides et ce sphinx, qui soulèveront toujours autant de passion entre les détenteurs du dogme et ceux qui le contestent. Je reste du coté des rêveurs, dans l’attente d’une incontestable vérité (qui viendra peut-être un jour ?).

copyright image : TheDigitalArtist  sur Pixabay

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