Pour une fois, plus que satisfait par le respect de mon agenda, j’ai terminé hier matin, jeudi 26 septembre, le storyboard du volume 2 des Cycles d’Ouranos ! J’ai été tenté de pousser jusqu’à 52 pages pour inclure une scène de transition qui voyait l’équipée des héros rejoindre la maison de maître de Télamon, mais pour tenir dans l’ornière des 48 pages, j’ai préféré clore sur une simple page de conclusion, très dialoguée. C’est un poil abrupte, mais je voudrais vraiment m’y mettre le plus tôt possible, sachant qu’en octobre je vais entamer les débuts de la phase marketing pour le volume 1. Le dossier de presse est prêt depuis le printemps, mais je voulais pouvoir montrer ce que serait le volume 2 avant de lancer la promotion du premier. Pour l’instant, j’ai scanné les 48 pages, je vais y rajouter les dialogues (un peu d’infographie qui va me prendre à vue de nez deux jours) et comme ça j’aurais l’opportunité de montrer le volume 2 à des potentiels interlocuteurs.
Petit bilan de ce storyboard… je suis profondément satisfait par ce que j’ai fait, par les nouveaux process que j’ai mis en place et qui ont été, pour le coup, très positifs. Alors que j’avais estimé la fin du storyboard à mi octobre, j’ai nettement de l’avance. Que le storyboard soit « avancé » me permet en outre d’avoir du confort par rapport au travail à réaliser. Il y aura je pense un petit mois de préparation à prévoir avant la création des pages. Il faut penser les décors : l’île où se déroule ce second volume, la taverne de l’île, la maison des Phéniciens, la place où se déroule la confrontation entre Télamon et les pirates, la salle des Taphiens. J’ai déjà fait quelques esquisses, de l’intérêt du storyboard avancé, mais il va falloir vraiment que je passe un peu de temps à bien penser mon espace. Puis il faudra peaufiner les dessins préparatoires de certains personnages, surtout les vues complémentaires comme les « dos ». Je pense aussi à certaines armes, comme les doubles xiphos d’Amphitryon, car l’air de rien, selon les angles c’est compliqué de ne pas déformer l’objet… Je me demande si je ne vais pas passer un peu de temps à créer la salle du trône où se déroule une part du volume 2 sur un logiciel 3D, juste pour me faciliter la perspective. Pas un travail trop poussé, juste prévoir les traits de bases pour manipuler les vues en fond de case. A voir, mais j’essaie de prévoir les processus qui me permettraient à terme de gagner du temps, sachant que j’ai abandonné l’idée d’utiliser des IA (j’attends celle qui permettrait d’exploiter sa propre base de donnée – ça va peut-être venir, ça serait pour le coup une révolution pour les auteurs comme moi qui doivent tout se taper et qui ne sont pas contre ce genre de facilités).
Les dialogues sont écrits, j’ai passé un peu de temps à réécrire certaines pages en cours de création du storyboard, mais j’ai hâte à présent d’inclure ce qui avait déjà été fait dans le storyboard, histoire de voir si tout est fluide. Je me rappelle la remarque très constructive de mes enfants, au début du volume 1, quand ils m’ont conseillé d’abandonner les grandes tirades dont je suis friand dans la vie réelle (oui, je parle comme un personnage de roman, avec des phrases longues, verbeuses, qui généralement suscitent un ennui plus ou moins poli de mon interlocuteur), pour privilégier des phrases courtes et incisives. Je trouve que pour le volume 2 je m’en suis encore mieux sorti, en évitant de sombrer dans des effets parfois trop littéraires.
Pour la page de tête de cet article, je me suis amusé à faire un « screen » de mon dossier de scans. Il est possible d’y voir ce que j’appelle un storyboard avancé, soit un découpage très propre de l’action. J’envisage à terme de peut-être créer une édition avec ce storyboard inclus, car personnellement j’adore découvrir ce genre de travail chez un artiste. Hier soir, j’ai maté le documentaire « le Dune de Jodorowski » et j’ai été émerveillé de voir le trait de Moebius/Giraud qui demeure pour moi une sorte de Graal que je suis très loin d’avoir atteint… j’ai fait des progrès sur le storyboard du volume 2, raison pour laquelle j’ai été par ailleurs bien plus rapide que prévu, mais je suis profondément stimulé à l’idée de ce que le travail, la pratique et l’expérience vont améliorer avec le temps. Il est loin, et pourtant proche, le temps où je me demandais quel style adopter pour ce projet de BD, ayant été biberonné par de multiples influences et surtout n’ayant pas eu le temps et le loisirs d’y réfléchir, n’ayant presque jamais dessiné durant mon autre vie professionnelle.