Les 11 premières pages des Cycles d’Ouranos en ligne

extrait de la couverture de Herakliskos des Cycles d'Ouranos

Tout est dans le titre, mais j’ai installé un lecteur pdf très sympathique qui me permet d’offrir une simulation de la bande dessinée imprimée. J’ai volontairement mis un pdf basse définition, en ces temps où la propriété intellectuelle est un vrai sujet c’est de rigueur… mais aussi car le vol de création j’en ai été plusieurs fois la victime, tant pour le graphisme que l’écriture. Je ne sais pas encore ce que je ferai à terme avec l’impression, que j’aimerais piloter, car ça fait partie de mon métier d’expert en communication et je sais parfaitement comment obtenir le meilleur résultat possible… enfin, il est un peu tôt, surtout en ces temps troublés, pour y penser mais bientôt (j’y reviendrai).

Pour aller voir la BD c’est ici : http://lescyclesdouranos.fr/la-bande-dessinee/

J’ai retravaillé les dialogues de ces 11 premières pages qui l’air de rien, sont intenses en termes d’installation de l’intrigue et de présentation des personnages. Pour ce projet, j’ai initié un processus de travail qui ne m’a pas conquis, soit écrire d’abord les dialogues avant de passer au storyboard. Finalement, je passe pas mal de temps à revenir et refaire ce qui me convainc que c’était un mauvais choix. De plus, comme tout spécialiste de mon propre univers, j’ai tendance à considérer que tout est facile à saisir… ce qui est totalement faux. J’ai mis en place un univers complexe, avec des concepts pas si compliqués que ça, mais qu’il faut assimiler. J’avais donc blindé les premières pages de mots clés (non ce n’est pas du référencement) qui à l’arrivée rendaient le propos ésotérique (au sens propre du terme).

Il y avait aussi les relations entre les personnages. Je ne voulais pas poser les choses de manière trop démonstrative et explicative, mais du coup j’en demandais beaucoup au lecteur. Par exemple, les pages à Thébai qui montrent une discussion entre Alkmène et Amphitryon, devaient servir à expliciter la situation de ces deux personnages, sur deux thématiques précises et distinctes : ils ne sont pas vraiment « conjoints » et ils sont en fuite. La corolaire étant que leurs enfants n’ont qu’une fratrie de façade. J’ai donc réécrit les dialogues, retiré des mots spécifiques, simplifié les échanges, pour que ça soit plus fluide.

Un petit commentaire sur la case qui illustre les Olympiens, racontés par Oedipe… cette image est un cliché volontairement assumé et mis en place. Mais j’adore cette case car il y a simplement le fond de mon travail qui aura été de penser à tous les ressorts de l’intrigue, en amont du processus créatif.

Enfin, il y a des finesses qui sont pour moi importantes, comme la première case de la page 5 et 7, où on voit deux personnages dans la même posture, ce qui n’est pas innocent… c’est une question d’influence et de mimétisme, entre un père et son fils. Il y a de subtiles manières pour illustrer l’influence d’un père sur son fils, mais pour le coup je ne pouvais pas aller sur la ressemblance car l’idée est bien de faire deviner qu’Amphitryon n’est pas le véritable père. Pourtant, dans la tête d’un enfant innocent, qui adore son père, la récupération de l’éthos est en jeu. Cette enfance de mon héros principal n’est pas un acte anodin dans la structuration de ce dernier. Rejeté par sa mère, cela ne pouvait créer qu’un être frustré et en colère… sauf s’il trouvait chez le père l’inspiration et un amour aussi puissant. Et j’adore le personnage d’Alkmène, que je traiterai toujours avec respect, car dans le système patriarcal de mon histoire, c’est une victime presque naturelle, entendue, d’une société qui ne se base que sur la force et la sujétion sociale. Alkmène refuse son destin, elle est en colère, et c’est bien malgré elle qu’elle éprouve de l’hostilité envers son propre fils. A première vue, je la montre agressive et de manière négative, notamment à la page 10, face à ces deux hommes qui rivalisent de douceur et de calme. Mais ils ont le beau rôle tandis qu’ils lui demandent paisiblement de convenir à leurs plans. Bien plus tard, mon héros se demandera si sa propre inclinaison à la rébellion ne lui vient pas, logiquement, de sa mère.

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