HERAKLISKOS EPEISODION 2 : début des festivités

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J’attends que les formalités pour débuter mon activité d’éditeur s’accomplissent, et j’ai entamé le travail créatif pour le volume 2 des Cycles d’Ouranos, soit la seconde partie du premier chapitre qui recouvre l’enfance de mon Heraklès. Au lancement de ce projet, j’avais la naïveté de croire que je pourrais tout faire d’un coup… ce qui s’est révélé totalement impossible voire improbable au vu de mes ambitions narratives. Il est malheureusement possible que je ne tire pas leçon de mes prétentions, car pour le volume 2 je vais tenter d’y placer énormément de péripéties. Paradoxalement, pour autant, il n’y aura pas de scènes inutiles ou artificielles… J’ai achevé la semaine dernière les dialogues, et je suis très satisfait du résultat, conforté par mes primo-lecteurs qui m’ont retourné leur feedbacks/appréciations très positives.

Pour ce volume 2, ma volonté est d’enfin déployer la caractérisation des personnages principaux, confrontés à différentes situations ou événements de l’intrigue. Je suis satisfait pour mon premier volume, mon coup d’essai, mais j’ai conscience qu’il est « lourd » à digérer en termes d’informations. J’avais plusieurs options à ma disposition, celle très tentante de céder à l’action ostentatoire mais si creuse à la fois, celle de mettre en scène des péripéties clinquantes où mes fameux Epigones auraient sorti leurs belles armures et leurs super-pouvoirs… ou celle que j’ai choisie, soit de présenter l’ensemble des concepts, les règles du jeu, de manière très didactique mais aussi pragmatique. Le prix en est une narration très dense, la charge pour le lecteur de prendre le temps de comprendre et commencer à assimiler les informations que je lui procure… Ce qui a motivé mon choix fut d’imaginer mon public potentiel en gageant de sa propre exigence… un public aimant la mythologie grecque, souhaitant dépasser la légèreté du peplum pour effleurer la richesse de la culture grecque antique, pas forcément obsédé par les rapports de force résolvant tout par les pieds et les poings (coucou Chuck !), qui aurait le désir de vivre une intrigue qui ne soit pas forcément qu’une succession d’affrontements. Alea jacta est, pour piller à leur tour ces récupérateurs de romains, de toute manière j’avais décidé d’être indulgent envers moi-même pour ce galop d’essai sur lequel j’ai construit les bases de ma vision graphique et narrative.

Mais pour le volume 2, libéré de ces contraintes, je commence vraiment à me faire plaisir et je n’ai pas peur d’annoncer qu’il sera en tout point meilleur que le premier. Pas de mal à ça, le dessin, déjà, est une discipline qui veut que la pratique en améliore le résultat. En sus de ça, de l’action, il y en aura, tant en terme de péripéties que d’échanges sibyllins entre les protagonistes qui commencent à induire tout ce qui se dissimule derrière ce monde rempli de mystères. J’introduis des personnages importants, deux nouveaux Olympiens dont les ambitions sont plus étonnantes et complexes que prévu, un Epigone antagoniste aux capacités qui démontrent que le champ des capacités va au-delà de la force brute, des personnages secondaires que nous reverront par la suite. Surtout, j’introduis un personnage clé de l’intrigue, pour lequel j’ai une nette prédilection car sur sa personne repose un twist scénaristique qui m’enthousiasme ! Enfin, je développe les traits de caractères des personnages principaux, Télamon, Poludeukès, Nestor, Phix, qui ont chacun leur personnalité et des valeurs qui s’opposent !

Par contre, pas moins de 29 scènes écrites, ce qui en terme de pages induit un nombre de pages bien plus important que pour le premier volume qui en comptait 48. Je dois avouer que j’ai pour ambition de réunir les deux épisodes pour n’en faire qu’un, donc en soit ce n’est pas si important. Mais dans l’ambition de ne pas mettre trop de temps à produire le volume 2, je suis en train de procéder avec méthode pour ne plus perdre de temps sur certaines étapes du premier volume. Comme prévu, les outils fournis par les IA sont franchement intéressants sans se révéler non plus stratégiques : hors de question de piller le travail d’autres artistes en exploitant la production automatisée qui pour l’instant repose un peu sur une escroquerie de la propriété intellectuelle. Après, j’avais surtout pour but de fournir à certaines IA mes propres dessins pour lui permettre de mouliner un peu mes gimmicks personnels. Mais je suis pour l’instant sceptique quant au résultat final. J’ose en émettre le souhait, le top ce serait un outil qui permettrait de gagner du temps en automatisant certaines étapes de la production graphique comme la génération de fond ou l’animation de personnages prédéfinis. L’enjeu pour moi, c’est le temps : je perds beaucoup de temps à gribouiller alors que ma volonté n’est pas de me réaliser « graphiquement ». J’ai une histoire à raconter, je veux le faire d’une certaine manière qui n’obère pas la volonté de parvenir à une certaine qualité… mais j’ai deux grands arcs à créer, et je suis réaliste sur le temps qui me reste pour le faire ! Dans l’idéal, ce serait bien un jour d’avoir un assistant que je pourrais rémunérer et surtout intégrer avec légitimité dans la création de l’oeuvre. Pour l’instant, ça reste un projet lointain, car dans le modèle économique que j’ai créé, je ne peux compter que sur moi, ce qui convient à mon tempérament qui sera toujours, et bien malgré moi, individualiste et solitaire.

Je vais entamer incessamment sous peu le storyboard, et je m’interrogeais ce matin sur le nombre de cases par pages. Quand j’écoute certains gloser sur ce qui définit les comics, les mangas, la bd dite franco-belge ou toute production potentielle qui touche à ce que je désignerai personnellement comme un roman graphique, pour moi ça revient à la logique de productivité. Tous les modèles que j’ai énumérés précédemment sont liés à des processus économiques qui définissent la manière dont la production est organisée. En bref, en France pour faire un album il y a synergie entre un producteur (maison d’édition), des auteurs (généralement un scénariste + un dessinateur + un coloriste), et ce que j’appelle les structures complémentaires (imprimeurs/distributeurs). En résumé, moins d’une dizaines de personnes pour éditer un album de 48 pages sur un temps médian de 365 jours. Au Japon, pour réaliser un manga, et sans partir sur l’analyse des conditions de sortie d’un premier volume (via la validation par un lectorat sur la base d’épisodes d’une vingtaine de pages), ça ira dans la centaine de pages mais en partant à la fois sur une équipe créative (à minima un scénariste + un dessinateur + des assistants), dont maintenant tout le monde connait la pression et la vie très difficile (ou quand le taylorisme s’applique à la BD). Néanmoins, pour sortir des volumes de plusieurs centaines de pages, force est de constater que le format est plus petit et le nombre de cases par pages relativement moindre, avec le choix d’un système de colorisation en bichromie. Partant de cette rapide analyse (dans une autre vie je pourrais davantage la déployer), je suis donc en train de réfléchir comment jouer avec ces deux critères que sont le format de la page et le nombre de cases. Pour le premier, vu la densité du propos, j’ai dû vraiment en mettre beaucoup par page, quitte souvent à ce que ça me semble personnellement trop chargé… je voudrais parvenir à quelque chose qui satisfasse à la fois ma vision narrative et les conditions de réalisation optimale. C’est pour ces raisons que je suis en train de réfléchir à ce que je veux vraiment obtenir avant de me lancer dans le storyboard.

En bref, le processus créatif est en marche… ce billet demeure ma volonté que cette aventure créative ne soit pas qu’un résultat mais bien d’en proposer aussi les coulisses, avec la volonté d’offrir au lecteur ce qui personnellement me passionne, soit la clarté sur les intentions d’un auteur quand il crée son oeuvre.

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