Process de travail pour une planche des CdO de ReginHart

C’est un peu honteux que j’entame ce billet, car celui d’avant était quelque peu présomptueux au niveau programmatique… J’ai vécu un été très compliqué, avec une vie personnelle impactée par des événements qui ont mis à l’épreuve ce que certains nomment la résilience, le premier étant le décès de mon père. De mai jusqu’à fin septembre, ce fut donc pour moi devoir gérer des aléas de ma vie privée qui auront retardé la fin de cette fameuse phase 1, la production du premier volume des Cycles d’Ouranos. Il y a quelques jours, j’ai donc achevé ce que j’appelle l’étape « ink » dans mon process de travail, pour les 3 dernières pages, la page 45 étant également à faire mais avec une intention artistique différente du reste de l’album, vu qu’elle est quelque part le « climax » de mon intrigue. 4 pages donc, et tout un mois d’octobre pour le faire… Enfin, avec encore beaucoup d’ambition car ma vie personnelle reste aussi mouvementée qu’auparavant, juste que je vais tenter d’être constructivement optimiste pour le coup.

Histoire de revenir un peu sur le projet et sa réalisation, une petite démo du process qui part du storyboard à l’encrage (ou étape « ink »- c’est bien, vous suivez !). Pour la dernière page, j’avais pris le temps de peaufiner le storyboard pour vraiment juger du résultat final, et j’étais très content de clore le volume 1 sur une démonstration de puissance du personnage principal. Lors de l’étape « rough », et la mise en place des cases, je me suis rendu compte que certains choix étaient inutiles, ce qui justifie la disparition de petites cases finalement redondantes. Au niveau de la boule d’énergie, je me suis également bien pris la tête, car si dès le départ j’avais prévu que Zeus et Heraklès disposent d’une technique commune à base de « foudre », le fait que l’eau soit conductrice de l’électricité m’a posé quelques soucis… Mais finalement ça m’a permis de développer encore davantage le lore de l’histoire en me demandant pourquoi et comment cette technique, « diaphthora » avait pu être créée. Cette boule d’énergie est finalement assez proche de la légendaire « foudre en boule » dont la science n’a par ailleurs pas encore percé le secret, même si quelques théories intéressantes ont été émises ces dernières années, avec notamment la proposition d’un plasma composant la sphère contenant l’énergie. Le plasma étant un état de la matière qui se caractérise par son extrême variété, la boule d’énergie de mon Heraklès est donc une masse sphérique qui comme un projectile rempli d’explosifs, peut littéralement flotter à la surface de l’eau sans voir l’énergie contenue dispersée. Une complexité qui peut sembler abusive vu la liberté inégalée du deus ex machina, mais nécessaire à mes yeux dans l’idée d’un récit qui incorpore une certaine forme de réalisme… je le répète, il n’y a pas de magie ou de principe magique dans mon intrigue, hors de question de mettre en oeuvre des affrontements à coups de déflagrations cataclysmiques et autres délires pyrotechniques, sans qu’une explication soit donnée en retour concernant la source et l’utilisation de cette énergie.

Sur le process qui fait la vignette de ce billet, mon choix d’un rendu « pop » apparaît clairement ; le but pour moi est d’arriver à une ligne la plus « claire » possible, sans gestion de la lumière (et donc des ombres), sans recours excessif à une quelconque technique de tramage (croisillons ou traits), pour obtenir finalement des zones très délimitées (et vides) à remplir par la suite de couleurs. Je voulais un rendu proche d’un produit animé, car secret de polichinelle, c’est bien ce que je vise à terme. Les Cycles d’Ouranos est une histoire prévue pour ne pas se cantonner à la fixité de la bande dessinée et se développer sur d’autres horizons. Je suis heureux d’être si proche de l’achèvement de la phase 1 qui m’aura demandé bien plus d’énergie et de volonté que prévu, mais d’un autre coté, je savais très bien que ce serait difficile et éprouvant de lancer un projet qui devrait m’occuper, l’air de rien, jusqu’à ma propre fin. Ce n’est pas que le volume deux qui est déjà prévu, mais bien les deux cycles que j’ai déjà structurés, ambition forte qui a été mon moteur dès l’initiation de ce projet.

Rendez-vous donc en octobre pour le lancement de la phase 2 qui consistera en la partie marketing du projet avec l’élaboration et l’application de la stratégie ad hoc. J’ai notamment prévu de créer du contenu pour certains réseaux sociaux comme Youtube par exemple, mais tout ça sera développé ultérieurement.

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