10° Les Olympiens dans les Cycles d’Ouranos

Zeus dans les Cycles d'Ouranos

Dès le début, une des thématiques du récit était de traiter du concept de déisme. J’ai personnellement une perpétuelle interrogation sur le sens du mot « dieu », sachant que le maître de dieux grecs, « Zeus » me provoque étymologiquement. Je vais citer la définition du terme sur le wiktionnaire :

(Date à préciser) Du latin deus, de l’indo-européen commun *di- (« briller, soleil, jour, dieu »).Apparenté au grec ancien Ζεύς, Zeús (« Zeus »).

https://fr.wiktionary.org/wiki/dieu

En bref, le mot « dieu » avec une majuscule dans le cas d’un monothéisme autoritaire, renvoie à une vision à la fois aristocratique et absolue d’une certaine idée métaphysique… celle qu’au-dessus de nous plane la présence invisible d’un créateur suprême à l’origine de tout, nous y compris. Du concept, à la suite logique, des religions qui chacune prétende servir d’intercesseur entre le « divin » et nous, pauvres humains, pauvres mortels.

Et dans mon histoire pas de miracle en vue, je pars du postulat clair qu’il n’y a pas de magie… c’est-à-dire le contraire d’une vision du monde qui s’appuie sur un invisible, un intangible, qui expliquerait tous les mystères de ce monde. En bref, dans les Cycles d’Ouranos, pas de dieu, pas de dieux, juste des protagonistes bien réels qui par leur différence de « puissance » ou d’ascendance, se voient attribuer parfois un caractère divin. C’est le cas des 12 Olympiens qu’Œdipe évoque au début du premier volume, et c’est à bon escient qu’il utilise le terme « olympien » pour bien expliciter qu’à ses yeux, également, nous n’avons pas affaire à des « dieux » mais bien des antagonistes certes légendaires, mais tout de même pas divins. Cependant, j’ai introduit l’impact des religions naissantes car il me paraît évident que c’est un processus systémique (je n’ose utiliser le terme « spirituel ») propre aux sociétés humaines. Attention, je ne révoque pas l’utilité ou la pertinence des religions ; je ne suis pas plus légitime à prétendre qu’il n’y aurait pas de dieu que ceux qui sont convaincus du contraire. Je pars du principe que l’existence humaine est si complexe qu’il faut parfois accepter de ne jamais pouvoir détenir une quelconque réponse sur certains questionnements. Ma position est alors d’accepter cette ignorance sans créer en réponse une certitude qui s’appuierait sur une conviction fantôme.

Mais dans cette histoire dont je suis le créateur, je peux fixer ce postulat qu’il n’y a pas de « divin » dans cette idée d’une entité échappant à l’appréhension, à la compréhension humaine. Dans les Cycles d’Ouranos, les Olympiens sont considérés par certains comme des dieux, provoquant leur adoration et le commerce de leur intercession… pour d’autres ils sont une menace qui plane sur l’avenir de l’espèce humaine (les antropos dans les Cycles d’Ouranos).

Ceci dit, à la fin du premier volume, nous découvrons l’intervention de deux de ces Olympiens, rien moins que Zeus accompagné d’Hera. Je sais, et je m’en amuse, que la première réaction que beaucoup auront en découvrant l’apparence de mon Zeus sera de ne le voir que comme une sorte de Super Saiyan à la Dragon Ball Z. Détail important, si j’aime bien la série de Toriyama, je suis très loin d’en être un fan, car je déteste les histoires qui ne proposent que des surenchères pyrotechniques. C’est d’ailleurs pour ça que je suis un vieux lecteur de Hirohiko Araki et des ses Jojo(s), car il a réussi pour moi à éviter l’écueil fatal de l’escalade brutasse avec des intrigues certes alambiquées (le mot est faible), mais particulièrement créatives. Mon Zeus n’est pas un Super Saiyan, il ne vole pas (enfin, pas par le seul triomphe de sa volonté sur la gravité), il ne provoque pas des déflagrations atomiques en claquant des doigts… même si sa technique dévastatrice, utilisée en fin de volume pourrait faire penser le contraire. Les Olympiens dans les Cycles d’Ouranos sont certes des individus dotés de pouvoirs spectaculaires et surhumains, mais il y a toujours une explication rationnelle à ces capacités, à leur origine, à leur niveau de puissance aussi. Un petit indice qui ne trouvera de réponse que bien plus tard, ils sont, au début de ce Cycle d’Ouranos, particulièrement affaiblis par rapport à la puissance qui était la leur avant le Kataklysmos (le « déluge » en grec). Pourquoi ?

Enfin, j’aime particulièrement mon Hera, dont on découvre la nature brutale… qu’on ne s’y trompe pas, ce personnage est bien plus profond qu’il n’y paraît, et je n’ai pas commis la caricature de la compagne sempiternellement trompée, qui semble presque injuste à vouloir sans cesse se venger des insultes provoquées par l’infidélité de Zeus. Par ailleurs, mon Zeus en cela est aussi bien différent de cette image de dieu obnubilé par la gente féminine…

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