Mort de Kentaro Miura, une éternelle inspiration

Je me vante d’être un lecteur éclectique et dans ma bibliothèque, j’ai au panthéon la série Berserk de Kentaro Miura… Une série dont j’avais entendue parler dans Consoles + avant les années 2000, mais qui me faisait penser à un ersatz de plus d’Hokuto no Ken. C’est par hasard, un pur hasard, que j’ai été ensorcelé par cette histoire incroyable… d’abord en animé ! J’étais allé voir un excellent ami (perdu de vue, mais si tu lis ça Philippe, sache que tu es toujours dans mon coeur) qui m’avait blindé un disque dur d’animés japonais (à l’époque pas licenciés mais souvent traduits par des fans) et j’avais dans le lot la série Berserk. A l’époque, avant de bosser le matin, j’avais pour habitude de mater un animé en prenant mon café. Et là je lance la série Berserk, avec une petite particularité que j’ai découvert bien plus tard… j’ai commencé à l’épisode 2 ! Ce qui a complètement transformé ma relation personnelle avec ce récit, car j’ai été complètement séduit par la série sans soupçonner la dimension fantastique qui allait finir par dominer le récit. Car dans la vieille série, à partir de l’épisode 2 on assiste au passé du héros, de sa rencontre avec Griffith jusqu’à la fameuse cérémonie démoniaque… mais c’est lent, et au début j’étais même convaincu d’avoir affaire à une bête histoire dans un monde médiéval assez classique. J’ai donc fini hypnotisé et emballé par ce récit qui va crescendo pour finir par une véritable apocalypse et la naissance du guerrier noir. J’ai acquis à l’époque un coffret DVD chinois, et je me suis mis à collectionner le manga, chez Dybex puis chez Glénat. J’ai eu le bonheur de voir l’évolution du style de l’auteur, et je l’ai répété durant 20 ans, pour moi Berserk est un pur chef d’oeuvre qui m’a influencé pour l’histoire que j’ai écrit. Il y a à peine quelques jours, je finissais le storyboard, et l’avant dernière page contient un pur hommage et une pure influence assumée à Kentaro Miura, avec une chimère tapie dans l’ombre. En griffonnant la case, j’ai immédiatement pensé à Kentaro Miura, en me disant que j’avais énormément de boulot pour ne serait-ce qu’effleurer la puissance du maître.

Je suis abattu par la mort d’un homme, par la mort d’un immense artiste, d’un vrai créateur, à la fois dans le graphisme et l’écriture, et égoïstement frustré de ne pouvoir jamais lire la conclusion de cette magnifique histoire. Un immense bravo à Kentaro Miura, et une incommensurable tristesse teintée de regrets.

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